L’art de la loose

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C’est tout un art d’être un looser. Il faut savoir faire les mauvais choix, passer à côté des opportunités, se placer au mauvais moment et au mauvais endroit, manquer de persévérance, de courage, d’efficacité, de confiance en soi et d’ambition. Ça n’est pas donné à tout le monde. Ça se mérite.

La lenteur est un atout indéniable pour le looser. Moi, j’ai écrit ma première chanson en 1998, j’avais déjà presque trente ans. J’ai écrit la seconde six ans plus tard ! J’ai fait écouter mes premières maquettes en 2005. Et j’ai chanté en public pour la première fois neuf ans plus tard. Ça fait déjà seize ans pour démarrer ; c’est énorme ! Mais le truc, c’est que je n’ai même pas vraiment démarré en fait. Eh non, je suis toujours un peu sur la ligne de départ. Pas de précipitation. Si tu veux être sur le podium de la loose, rien ne sert de courir…

Du coup, j’attends d’avoir cinquante balais pour sortir mon premier disque. Et là, je m’applique encore. Je me prends quelques instants pour un winner (autre caractéristique essentielle du looser) et je prépare un beau planning : enregistrement en octobre 2019, tournage du clip en janvier 2020 et concert de sortie d’album en mars 2020. Et c’est là que le manque d’expérience est un atout pour le looser : je mets des semaines à synchroniser les agendas du studio et des musiciens, je change deux fois de musiciens, je change deux fois de studio, début décembre 2019, on n’a toujours pas de bassiste et pas de studio, je suis à la limite de la dépression (encore un très bon point).

Mais le coup de maître (vous l’aviez deviné), c’est de sortir un disque l’année où une catastrophe sanitaire mondiale conduit la planète entière à se retrouver dans une situation absolument imprévisible et inédite dans l’histoire de l’Humanité ! Le confinement est imposé, on fait le compte quotidiennement du nombre de morts, toute l’économie ou presque est en stand-by, on annule les festivals et tous les spectacles, mais moi… je veux sortir mon premier album !

Nous avons finalement enregistré et mixé en janvier et février 2020 à Meta Studios à Voisins-le-Bretonneux avec Julien Goutte-Broze aux manettes, Missonne aux claviers et aux choeurs, Guillaume Maret à la batterie, Faouzi Messaoudi aux guitares et Guillaume Ruelland à la basse. Nous n’avons pas pu faire le clip prévu mais Daniel Rabastens a fait la photo de couverture et m’a filmé dans mon jardin (vidéos en ligne prochainement). Enfin Alexis Grollier a maquetté le livret. Je leur suis extrêmement reconnaissant d’avoir offert à ce projet du talent, de la patience et de la disponibilité. C’était une expérience géniale. J’espère que vous aurez autant de plaisir à nous écouter.

Avant d’annoncer largement la sortie de ce disque, j’aurais pu attendre encore un moment plus opportun avec l’espoir de vous présenter tout ça en groupe dans une salle de spectacle. Mais tout est encore bien incertain et compliqué. Alors je profite de mes 51 bougies pour vous inviter à ce petit show-case sur YouTube. Ce sera bref et avec les moyens du bord : une webcam, ma guitare et moi.

Ensuite vous n’aurez plus qu’à écouter mon album sur toutes les plates-formes ou acheter le CD en ligne sur thierrygrolleau.fr.

Alors on dit ça ? Rendez-vous vendredi prochain 27 novembre 2020 à 19h30 ? Une petite demi-heure en access prime time (comme ça si, à l’improviste, Macron s’invite au 20h, on aura déjà fini). Ne vous embêtez pas avec les cadeaux et surtout : pas de « Joyeux anniversaire » hein ?

Il vous suffit de cliquer ici (le direct se lancera dès le début du concert).

N’allez pas croire que j’envisage de renoncer à mon statut de looser premium, mais ce serait cool si on était plus de dix à être connectés en même temps ! Alors passez vous le mot, bises et à vendredi !

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